
Les clients se succèdent sans arrêt, le jeudi, dans la boulangerie bio. Morgane Garabello (à gauche) y salue chacun par son prénom. (©Pascale Le Roux)
Après des décennies de disette, Mantallot a retrouvé une boulangerie. Derrière la porte en bois, produits authentiques, circuits courts et lien social. Le bourg de Mantallot est bien calme en cette fin de journée du jeudi, pas grand monde à circuler dans les rues… Jusqu’au moment où les cloches sonnent l’heure du goûter de 16 h : arrivent alors d’un peu partout des couples à vélo, d’autres en voiture, des personnes à pied, qui tous mettent le cap sur le lotissement et sa première maison de bord de route.
Ouverture trois heures par semaine
Une pancarte champêtre dirige vers un joli jardin qui ouvre le chemin vers la boutique Tamm bara mat. Morgane Garabello vient d’ouvrir les portes de sa boulangerie bio. Depuis, un flux incessant d’amateurs de pains authentiques franchit la porte de bois durant les trois heures d’ouverture hebdomadaire.
Il n’y avait plus de boulangerie depuis les années 70 sur la commune, quand il y a trois ans Morgane décide d’installer son commerce près de son habitation
Quand je suis arrivée à Mantallot, je me suis dit, c’est là !
Une aubaine pour le petit bourg dont c’est le seul commerce d’ailleurs.
Et les coups de coeur ça la connaît, puisque l’aventure de Morgane avec la fabrication du pain a commencé de la même façon.
J’ai fait plein de boulots avant, des bien et des moins bien. Le pain est arrivé au bon moment de ma vie, ça m’a plu tout de suite. Un vrai coup de foudre.
C’était il y a quinze ans. Voilà l’apprentie partie travailler et se former pendant 12 ans à la boulangerie bio Messidor de Penvénan, avant de poursuivre le chemin du pain bio en solo à Mantallot, mais en se formant cette fois réglementairement : en passant un CAP de boulanger un an avant son installation.
Un four à bois depuis le printemps
Équipée d’un premier petit four artisanal à bois de fabrication belge, elle démarre sa production au levain. Les pâtons lèvent sous des linges en toile de lin, alignés sur les étagères d’un ancien meubles de bois, là même où les clients viennent les choisir après la cuisson, à l’heure de la vente.
Depuis ce printemps je me suis équipée d’un four, toujours à bois, mais de plus grande capacité, ce qui me limite les manipulations.
Une seule fournée pour les 60 kilos de pain travaillés les jours d’ouverture comme ce jeudi, au lieu de deux ou trois fournées auparavant. Sur les étagères de la boutique, quatorze produits différents, sur base de froment, de semi-complet ou complet, mais aussi des viennoiseries, des crêpes et des galettes.
Les rochers coco, c’est cadeau
Et comme dans cette boulangerie pas comme les autres, le lien social a autant d’importance que le pain quotidien, Morgane rajoute généreusement deux ou trois petits rochers coco fabrication maison à chaque client, histoire de partager son bonheur à être là. Ici on est loin des rayons aseptisés des baguettes sous plastique, on prend le pari de produits authentiques, de circuits courts et de lien social. Et ça marche.
Tamm bara mat est ouvert le jeudi de 16 h à 19 h. Les commandes doivent se faire avant le samedi soir. Morgane fournit les dépôts des Biocoop de Tréguier, Paimpol et Guingamp, chez Laurent l’épicier à La Roche-Derrien, et au marché à la ferme de Trédarzec le samedi.

Dans un joli jardin à Mantallot, la boutique de Tamm bara mat. (©Pascale Le Roux)