
La Ville de Breteuil a un patrimoine riche, vestiges d’un passé riche d’anecdotes et de faits historiques. (Crédit photos : site municipal de Breteuil)
Dans le cadre des Journées Européennes du patrimoine, intéressons-nous à la cité de Breteuil (Eure), son histoire, ses monuments. Une commune aux frontières de la Normandie.
Les monuments d’une commune, n’importe où dans l’Hexagone, sont liés directement avec son histoire. Ils composent également ce qu’on appelle le patrimoine. Églises, châteaux, vieilles maisons, rivières, cours d’eaux…tous ces éléments architecturaux et environnementaux sont les traces d’un passé à la fois lointain mais toujours présent.
Le bourg, place importante militaire
L’histoire de Breteuil-sur-Iton, dominée par sa situation aux frontières de la Normandie, ne peut être racontée sans évoquer le puissant Raoul d’Ivry, demi-frère du duc Richard 1er. La Ville, au début du 11e siècle, lui appartenait. Au milieu de ce même siècle, le fief était tenu par son petit-fils Guillaume Fitz-Osbern, fondateur de l’abbaye de Lyre.
Face à la perte de son château de frontière à Tillières, en 1054, le duc Guillaume, futur Guillaume le Conquérant, fait édifier à Breteuil, pour son fidèle ami Guillaume Fitz-Osbern, une forteresse destinée à contrer les Français.
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A l’époque, l’importance de la cité euroise était prépondérante. Les chefs normands ont donc pris la décision de créer un cours d’eau artificiel : le bras forcé de l’Iton, depuis le Becquet à Bourth jusqu’à Condé-sur-Iton. C’était en 1054. Ce cours d’eau avait pour objectif de renforcer les défenses du château de Breteuil, « rempart inexpugnable longtemps opposé aux rois de France ».
Aux mains des Anglais, des Français
En fondant un bourg, zone franche fiscalement avantageuse pour ses habitants, castral, attaché au château, Guillaume a voulu rendre dynamique la région de Breteuil, en retard sur ses voisines. De fait, le bourg va devenir une place locale importante politiquement, militairement et économiquement.
Les monuments étant sujets à l’usure et au temps qui passe, il ne reste plus aucune trace de la forteresse en bois de Guillaume le Conquérant.
Elle a été remplacée par un château qui a appartenu à Philippe Auguste. Aux mains des Anglais ou des Français, le château a été pris par Du Guesclin et démantelé en 1378.
De ce château, il ne subsiste que quelques vestiges, surélévations ou buttes, restes de murailles, appartenant à la grande enceinte située dans le parc de l’ancien château de la famille Pillon de Buhorel et dans le grand jardin public.
Dans ce bourg castral, un monument représentait le monde religieux : l‘église Saint-Sulpice. Avec ses vestiges romans en matériau local de « grison », une pierre typique du territoire, et son clocher qui domine l’édifice.
Eglise, Tour Carrée, Hôtel de Ville
Dans cette église, on peut voir un orgue du 16e siècle, restauré dans sa facture d’origine. Un instrument remarquable et particulièrement rare par la qualité du matériel ancien réutilisé. Il présente deux claviers et seize jeux, quatorze au grand orgue et deux au récit (en tirasse à la pédale). Outre l’orgue, le buffet, la balustrade et ses anges sont du 16e siècle et n’ont subi aucune transformation depuis leur origine.
La cité bretolienne devient définitivement française en 1450. En ces temps, la vie là-bas est paisible et calme. La Ville euroise connaît d’importants travaux au cours du 11e siècle. Parmi ces travaux, un chantier de conservation pour le bras forcé de l’Iton, cheminant lentement à travers la ville et l’étang. Un étang devenu réserve ornithologique, situé au fond du parc public dans un site ombragé et attrayant.
Quand on évoque le patrimoine de Breteuil, impossible de ne pas évoquer la Tour Carrée. Elle date du 12e siècle, vestige de l’ancienne enceinte et une très belle façade Renaissance (rue Paul d’Urclé). Mais également l’Hôtel de Ville qui donne l’illusion d’un très ancien édifice.
Pratique. Source : site internet de la commune de Breteuil-sur-Iton.
Des animations à La Guéroulde
Sur le site de la Poultière et au cimetière de La Géroulde, partez à la découverte de l’histoire du travail du fer et de l’acier.
Dans le bassin de Breteuil, les Journées européenes du patrimoine s’ouvrent au public pour aller « sur les pas des maîtres des Forges », le samedi 21 septembre de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures.