
Frédéric Deligne, habitant de Vigny (Val-d’Oise), devant ses deux derniers albums. (©La Gazette du Val-d’Oise)
Aucune information n’échappe à son coup de crayon !
Une décision politique, une petite phrase d’Emmanuel Macron ou encore un événement culturel… tous les sujets sont imagés par Frédéric Deligne.
Débuts au Canard Enchaîné
Cet habitant de Vigny (Val-d’Oise) dessine quotidiennement, depuis les années 90, pour Nice-Matin, La Montagne et La Croix.
Il collabore également avec Le Généraliste, l’Hebdo des médecins et avec Valeurs Actuelles.
Le dessin c’était une évidence pour Frédéric.
« Lorsque j’étais petit, je dessinais mon nounours », confie-t-il. Après le bac, il intègre une école d’arts appliqués en section arts visuels et prend « le risque » de se lancer comme dessinateur de presse. « Je me demandais si je gardais le dessin en loisirs ou si j’en faisais mon métier. »
Lecteur inconditionnel, depuis son adolescence, du Canard Enchaîné, « j’ai toujours aimé la critique par le dessin pour faire réfléchir ».
Frédéric décide de frapper à la porte du journal pour proposer ses dessins. « Mes propositions ont convaincu. » Que choisir ? et L’Événement du jeudi font rapidement confiance au jeune homme de 24 ans. La question ne se pose plus pour Frédéric : dessinateur de presse, il va en faire son métier.
« Il faut séduire le lecteur »
« Les journaux m’envoient des sujets d’actualité et je dois trouver le dessin qui va illustrer le fait », détaille Frédéric Deligne.
Si l’exercice paraît facile pour nous lecteurs, le dessinateur a la difficulté « d’être compris par tous. C’est certes un dessin humoristique mais toutes les références doivent être présentes pour être saisies par le lecteur. Il faut être percutant et le séduire. »
Le dessinateur s’exerce, depuis cinq ans, en direct à la télévision sur la chaîne Paris Première. « C’est un exercice différent car en fonction des thèmes abordés dans les discussions, il faut réagir aussitôt pour que le dessin soit montré à l’antenne avant le changement de débat. »
L’actu en album
En parallèle de ses collaborations quotidiennes avec des titres de presse, Frédéric Deligne a aussi publié de nombreux ouvrages : Tout va trop vite, aux éditions Glénat en 2003 et deux albums politiques, l’un sur Nicolas Sarkozy en 2008 et l’autre l’année suivante sur Ségolène Royal. Deux personnalités politiques du moment.
En novembre 2018, il s’est attaqué aux réseaux sociaux avec Les Zéros sociaux et au phénomène du selfie Le Selfie à travers les âges. « Je l’ai décliné avec diverses personnalités. »
Ainsi Hercule, Vercingétorix, les passagers du Titanic avant de couler, le Petit Chaperon-Rouge dans la gueule du loup, Bill Gates ou encore la Reine d’Angleterre sont croqués en pleine séance photo pour publier leur meilleur profil sur Facebook ou Instagram.
En octobre, paraîtra la suite avec Le Selfie à travers les arts. Des albums à thèmes qui permettent « un détachement de l’actualité » même s’il y trouve son inspiration.
« Je préfère quand même le dessin de presse. C’est un instantané qui doit rester éphémère. »
Si à ses débuts, Frédéric s’était demandé s’il ferait de sa passion son métier, aujourd’hui, à 57 ans, il ne regrette pas son choix. « Je préfère cette vie que d’être au bureau. »
Joueur de golf et de tennis, le dessinateur voit dans le dessin « une thérapie pour les dessinateurs. Le fait de pouvoir dessiner permet d’évacuer toutes les infos et prendre du recul sur ce qu’il se passe ».
Tout en ayant un minimum d’autodérision.
Rens. : deligne@iconovox.com pour se procurer les deux derniers ouvrages. Contact@deligne.fr ; twitter : @fdeligne