
Florent Piétrus, l’invité d’honneur, a adoré cette journée passée en compagnie des Elbeuviens. (©Le Journal d’Elbeuf)
Florent Piétrus est un monstre dans son sport. 230 sélections avec la France, une vingtaine de saisons au plus haut niveau, des titres à foison, des médailles… Le basketteur était l’invité d’honneur de la 28e édition d’Elbeuf-sur-Fête. Un moment un peu hors du temps, durant lequel, l’espace d’une journée, le centre-ville noir de monde a acclamé la star du basket…
Comment se passe votre journée à Elbeuf ?
C’est super sympa. Les gens sont accueillants. Gentils, attentionnés. Ça me touche de voir tous ces sourires. Je sens vraiment que les gens sont heureux. Et puis quand tu croises des enfants contents de te voir, ça fait quelque chose. Même si, ce genre de moment n’est pas évident, car il y a beaucoup de monde et c’est compliqué de donner un peu de soi à chacun.
Vous culminez à 230 sélections avec l’équipe de France, c’est énorme ! Il y a une sélection que vous retenez davantage ?
230… C’est vrai que ça fait beaucoup [rire]… C’est énorme, il y en a tellement, c’est compliqué d’en sortir une. Peut-être que je retiendrais plus le match de 2013, lors de l’Euro. Lorsque nous sommes allés battre l’équipe espagnole, en demi-finale. C’était incroyable. Extraordinaire… Je crois que c’est un match qui a marqué toute l’équipe.
Vous avez marqué plus de mille points en équipe de France. Quel regard portez-vous sur votre carrière et tout ce travail que vous avez accompli ?
Ah Non ! Pour moi, ce n’était pas du travail. Je ne me rends pas compte de tout ça. C’est ça le pire. Quand j’entends dans les médias que l’on parle de moi, j’ai l’impression que les gens évoquent une autre personne. Comme si j’avais un double qui avait réalisé toutes ces choses. En fait, durant toute ma carrière, j’ai juste fait ce que j’aimais. Jouer au basket. Peut-être que, quand ça sera vraiment fini, je m’en rendrai compte de tout ce que j’ai fait, mais pour le moment, c’est trop tôt.
Durant votre carrière, vous avez remporté lse championnat de France et d’Espagne. Il y en a un que vous préférez ?
L’espagnol [sans hésitation] ! Le jeu est différent. Ça va plus vite, ça me correspond mieux. Mais j’ai aussi de grands souvenirs avec le championnat de France, forcément. C’est là où j’ai vraiment débuté. J’ai des très bons souvenirs à Pau [club dans lequel il a remporté trois championnats et joué sept saisons].
Vous avez remporté cinq médailles avec l’Équipe de France. Il y en a une plus importante que l’autre ?
Je crois que je peux dire, sans hésiter, la médaille d’or de 2013, à l’Euro. Il n’y a rien de mieux et de comparable avec une médaille d’or… Mais, au-delà des médailles, je retiens aussi tous les petits moments qui font une carrière. J’adore jouer au basket. Je m’amuse. J’aime jouer. Tous les moments passés avec mes coéquipiers, je les garde en mémoire. Même les 10 h de bus pour faire un déplacement.
Que pensez-vous du parcours des Bleus actuellement dans le mondial chinois ? Avec quatre victoires en quatre matchs, et une qualification déjà en poche pour les quarts de finale, c’est pas mal du tout ?
Je suis un fan de l’équipe de France ! Pour l’instant, c’est très bien, ils font un sans-faute [l’interview a été réalisée dimanche 8 septembre]. Ils sont agréables à voir jouer. On a une très belle équipe. Même si je ne suis jamais serein quand je les regarde [rire]. Lors du dernier match face à La Lituanie, ils m’ont fait un peu peur. Maintenant, il faut vraiment gagner contre l’Australie demain pour éviter les États-Unis dès les quarts.
Il est possible de battre les États-Unis ?
Oui, c’est possible. Sur ce que j’ai vu, ce n’est pas du tout un collectif. Alors, oui, ils jouent sur leurs qualités. Ils sont rapides, très athlétiques… Mais sur le jeu posé, il n’y a rien de fou. Sur ce point, les Serbes, sont bien plus forts, par exemple. Mais, je pense que les Français ont toute leur chance pour être champions du monde. Pour le moment, je suis vraiment impressionné par Evan Fournier. Il réussit tous ses matchs. C’est le leader offensif de l’équipe, il répond à toutes les attentes.
Sur une note plus personnelle, vous avez failli rejoindre la NBA en 2009. Cela ne s’est pas fait. C’est un regret qui vous pèse encore aujourd’hui ?
Je pense qu’on a chacun son chemin… Tu as des regrets si tu ne tentes pas. Moi, j’ai essayé. Mais voilà, ce n’était pas pour moi. Mon chemin, c’était l’Europe. Et je pense que ça s’est plutôt bien fait, au final.
Lorsque vous allez rentrer chez vous, ce soir, vous allez garder quel souvenir d’Elbeuf ?
C’est une très belle ville ! Très agréable. Je me sens comme à la maison ! Je garderai un bon souvenir et surtout, je vais retenir le nom. Comme ça, lorsque j’entendrai parler d’Elbeuf, je pourrai dire que je connais et que c’est un endroit super. Il y a des villes, comme ça, qui vous marquent…