
Philippe Saurel, Jacques Witkowski (Préfet) et Christophe Mauny (rectorat) présentent le projet de Cité éducative pour la Paillade (©Métropolitain)
Le 5 septembre dernier, l’État a labellisé le projet de Cité éducative proposé pour le quartier de La Paillade et porté par les collectivités locales (la Métropole et la Ville de Montpellier), l’État et l’Éducation nationale, via le Rectorat. 80 projets de cités éducatives ont été labellisées en France et profiteront ainsi aux quartiers difficiles.
30 000 habitants, 3 784 élèves dans les écoles
Pour le quartier de La Paillade, le projet englobe treize maternelles, onze écoles élémentaires, trois collèges (Garrigues, Escholiers et Rimbaud) et un lycée professionnel (De Vinci). 3 784 élèves sont concernés directement pour les seuls secteurs maternelle/primaire, sur un quartier aussi grand qu’une petite ville avec ses 30 000 habitants.
Innover pour réunir les acteurs éducatifs
Ce projet de Cité éducative vise à de répondre à deux enjeux majeurs identifiés comme tels : réunir tous les acteurs éducatifs (écoles, collèges, parents, associations, Mission Locale des Jeunes…) pour faire émerger et développer des projets communs : « La Cité éducative, dans son essence, vise à instaurer des liens renforcés entre les acteurs éducatifs qui se retrouveront autour de projets communs », confirme Christophe Mauny, directeur académique des services de l’Éducation nationale de l’Hérault.

312 élèves de deux écoles maternelles publiques de Montpellier, situées en zone prioritaire, ont testé le dispositif des petits-déjeuners gratuits (©Métropolitain)
Renforcer l’accompagnement scolaire
« Et, plus important peut-être, ce projet vise à renforcer l’accompagnement et le suivi des élèves pendant toute leur scolarité, depuis la maternelle jusqu’à l’insertion professionnelle », complète-t-il. Le préfet de l’Hérault Jacques Witkowski, invité ce mardi 10 septembre à présenter le projet montpelliérain, résume la Cité éducative en trois priorités : « Conforter le rôle de l’école ; Promouvoir la continuité éducative pour préparer des citoyens responsables ; Ouvrir ce que l’on appelle aujourd’hui le champs des possibles ».
Une Cité éducative qui complète l’ANRU
Le maire de Montpellier, « petit-fils d’instituteur », confirme que rien ne peut se faire sans la réussite scolaire : « C’est une évidence », tranche Philippe Saurel : « Pour nous, la Cité éducative s’inscrit dans un projet plus vaste encore pour le quartier de la Paillade. En effet, L’ANRU va nous permettre de redessiner le quartier sur le plan urbanistique mais pour relancer ce quartier, il faut aussi agir sur l’éducation. Ce projet doit nous y aider afin de recréer de l’activité économique sur le secteur (comme des commerces, des bureaux, accueillir des entreprises) et de l’emploi ».
« Nous sommes dans l’action », annonce le préfet de l’Hérault

A l’école Antoine Ballard (Mosson), installation d’un jeu créé par l’artiste Liuna Virardi (©frédéricDamerdji / ville de Montpellier)
Pour l’élu montpelliérain, la Cité éducative va dans ce sens : « Le dispositif va notamment permettre de fédérer différents acteurs du quartier qui, actuellement, ne se parlent pas forcément ». Et pour faciliter le (futur) dialogue et mettre en place une nouvelle coordination pour les établissements, l’État a prévu une enveloppe nationale de 100 M€ qui commencera à être fléchée dès 2020 : « Nous sommes dans l’action », confirme le préfet de l’Hérault qui annonce qu’une enveloppe de 100 000 € est déjà prête pour lancer l’opération.
Objectif : mise en service en 2020
« Nous allons rapidement mettre en place un comité de pilotage qui sera composé d’une quarantaine de personnes, ainsi qu’un chef de file, le proviseur du collège des Garrigues, pour incarner le projet », annonce-t-il. Objectif avoué : définir le projet dans les trois mois qui viennent pour une mise en service de la cité éducative en 2020, et ce pour une période de trois ans.
Rectorat : « On ne part pas de zéro »
Christophe Mauny, pour l’Éducation nationale, rappelle que différents dispositifs ont déjà été activés sur La Paillade en faveur de la réussite scolaire, comme le dédoublement des classes de CP et CE1, la scolarisation obligatoire dès 3 ans et la possibilité de commencer l’école dès deux ans… Dans ce quartier, on ne part donc pas de zéro et le dispositif de la Cité éducative pourra s’appuyer sur l’existant ».