
La réforme du lycée avait engendré de nombreuses manifestations ces derniers mois à Toulouse. (©Lucie Fraisse/Actu Toulouse)
En cette rentrée 2019, la réforme des lycées s’invite dans les classes de l’académie de Toulouse. « Le nouveau lycée », comme il est appelé, oblige le rectorat à quelques refontes sur l’académie de Toulouse.
Principal chantier : les enseignements de spécialité. Mis en place depuis la rentrée 2018, le rectorat de Toulouse en tire ses premières conclusions. En pratique, la réforme doit apporter un enrichissement de l’offre de formation existante. En pratique, l’académie entend, en cette rentrée, faire en sorte que l’ensemble de ses établissements du second degré propose au moins les sept enseignements de spécialité les plus courants aux élèves de Première :

La liste des enseignements de spécialité proposés. (©Piktochart)
Ainsi, en première, les élèves choisissent trois enseignements de spécialité de quatre heures. Puis deux enseignements de spécialité de six heures en Terminale.
La filière scientifique, sortie de son piédestal ?
Le second objectif de ces enseignements de spécialité : faire reculer la suprématie de la filière scientifique en étoffant les possibilités qui s’offrent aux élèves. Benoît Delaunay, le recteur de l’académie de Toulouse :
Les élèves se dirigeaient vers cette filière sans forcément beaucoup de convictions. La réforme des lycées redistribue aujourd’hui les cartes.
En pratique, l’an dernier, le trio « Mathématiques, Physique – Chimie, et Sciences et Vie de la Terre », reste le plus choisi par les élèves de Première (27,28% des demandes). Près de 70,4% des demandes se tournent vers les Mathématiques. A l’échelle de l’académie toulousaine, difficile de faire reculer l’hégémonie des matières scientifiques.

Benoit Delaunay, recteur de l’académie de Toulouse (©Actu Toulouse)
Cela passe par la mise en place de disciplines jusqu’alors inconnues. Dans les rangs, il en est un qui doit répondre à de nombreuses attentes : c’est l’enseignement du numérique et de l’informatique.
À la rentrée 2018, l’enseignement « numérique et sciences informatiques » a été choisi par 7,4% des élèves de l’académie. Un « enjeu nouveau » pour l’académie de Toulouse. Car sur l’ensemble des 8 départements, il a fallu adapter la copie. Au total, 123 enseignants ont été formés à la discipline :
Aujourd’hui, nous avons des professeurs de philosophie par exemple qui s’essayent à la discipline. Il s’agira même par la suite de créer un CAPES et une agrégation sur le numérique et les sciences informatiques.
Un enseignement à la carte ?
Et si je veux suivre un enseignement dans le numérique, mais que mon établissement ne le propose pas ? La question s’est posée en fin d’année dernière.
De nombreux syndicats avaient soulevé le pot aux roses : que se passe t-il pour les élèves qui souhaiteraient suivre un enseignement de spécialité qui n’est pas proposé dans leur établissement ? Quid de la carte scolaire ? La principale crainte des syndicats enseignants en fin d’année était alors de voir certains élèves déroger à la carte scolaire et se tourner vers des établissements qui leur proposaient l’enseignement souhaité. L’académie de Toulouse cherche à rassurer et affirme qu’aucune dérogation n’a été formulée à ce niveau. Le recteur l’assure :
Nous entendons jouer sur les complémentarités entre chaque établissement à ce niveau-là.
Robin Serradeil