
En l’espace de trois mois, 47 vols de roues ou de jantes avaient été recensés dans les Yvelines. Les enquêteurs sont parvenus à remonter jusqu’aux auteurs, qui avaient déposé 230 annonces sur le Bon Coin pour revendre leur butin. (©Abodestock)
Deux hommes de 25 et 24 ans ont été condamnés respectivement à 19 mois et 12 mois de prison ferme, ce jeudi, par le tribunal correctionnel de Versailles (Yvelines), pour avoir commis dans les Yvelines une cinquantaine de vols aggravés dans les Yvelines.
Entre le 4 juillet et le 28 octobre, on leur reproche 47 vols de roues de voitures ou de jantes, mais le nombre de victimes pourrait en réalité s’avérer plus élevé.
Les deux cousins opéraient de nuit dans les Yvelines, quasiment tous les soirs. Le lendemain matin, les victimes retrouvaient leurs voitures délestées de leurs roues posées sur des parpaings avant d’aller au travail. Une expérience toujours désagréable et traumatisante.
Loïc, un habitant de Champigny-sur-Marne (94), passait prendre son cousin en voiture à Villeneuve-Saint-Georges (91) pour mener à bien ces expéditions crapuleuses.
Ils agissaient de nuit
Le duo a sévi dans une dizaine de villes du département (Maurepas, Elancourt, Plaisir, Montigny-le-Bretonneux, Andrésy, Rambouillet, Vielle-Eglise, Limay…).
Leur mode opératoire a permis aux enquêteurs de recouper tous ces vols. Les malfaiteurs dérobaient des crics, roues de secours, extincteurs, et autres ustensiles leur permettant de démonter les roues des véhicules plus facilement.
Les Clio et Peugeot 208 étaient leurs cibles favorites
Parallèlement à cette activité nocturne intense, les deux complices étaient à la tête d’une vraie petite PME. L’un des deux compères avait posté 230 annonces sur Le Bon coin.
Toutes concernent des jantes ou des roues volées en majorité sur les modèles Renault Clio et Peugeot 208, mais aussi sur quelques Mercedes.
Une certaine unité de lieu, de temps et d’action caractérise ce dossier.
Cinq faits sont toutefois contestés par les deux cousins, sur les 47 qui leur sont reprochés.
Le tribunal a donc eu à tirer les conséquences du doute. À commencer par son président, qui interrogeait le plus jeunes des deux cousins, seul à comparaître libre devant le tribunal.
– C’est votre cousin qui vous a appris le métier ?
– Pas du tout, je l’ai juste aidé, répond le jeune homme.
Puis c’est au tour de Loïc, le plus âgé, d’être interrogé : « – C’est parti d’un engrenage… », assure ce dernier, qui affirme qu’il travaillait en CDI à ce moment là, comme livreur de colis pour une grosse firme.
– Ah mais c’est un gros boulot aussi ce que vous faisiez la nuit, ironise le président du tribunal. Ça vous prend des heures de sommeil. C’est un gros sacrifice de votre part ! »
« On faisait 50-50 »
Ils se partageaient les gains. « On faisait 50-50 », déclarent-ils. Ces gains sont estimés à 20 000 euros par les accusés. Selon la police, ils en auraient retirés jusqu’à 66 000 euros.
Un vol de roue ce n’est rien. Mais la dimension est toute autre lorsque ces vols sont érigés en mode de vie », a débuté le procureur de la République, qui réclamait 1 an de prison pour l’un et 6 mois pour l’autre, au vu de leurs antécédents judiciaires.
Les décisions sur intérêts civils seront rendues le 5 septembre. Certaines victimes ont demandé jusqu’à 6 000 euros au titre du préjudice matériel.
L’un des deux prévenus, déjà condamné dans une autre affaire, était théoriquement libérable le 22 août.
Il est retourné en détention à l’issue de l’audience. Le second a rendez-vous avec le juge de l’application des peines (JAP).