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Ce cheval, sur lequel Laure pratique du shiatsu, a semblé se détendre en quelques secondes.
Basée en Sarthe, près du pays mêlois, Laure Payen, 43 ans, pratique une technique encore peu connue en France : le shiatsu, thérapie manuelle issue des connaissances de la médecine traditionnelle chinoise. Durant sa formation, et officiellement depuis octobre 2018, elle intervient auprès des chevaux dans le but d’un « rééquilibrage énergétique ».
Je fais de l’équitation depuis l’âge de 8 ans et au fur et à mesure, je me suis rendu compte que le cheval avait aussi besoin d’un certain bien-être, d’un confort… ».
Laure a alors décidé « d’apporter [sa] pierre à l’édifice ».
Je voulais aider les chevaux, mais je ne savais pas comment. Et j’ai découvert le shiatsu ».
« Médecine complémentaire »
Sa passion pour cet animal l’a portée durant deux ans lors de sa formation de shiatsu équin.
Je qualifie cela de médecine complémentaire car le cheval a tout de même besoin de soins infirmiers. Le shiatsu consiste à faire pression avec ses mains le long de son corps, plus précisément des méridiens : les réseaux de circulation qui lient les organes entre eux ».
Puis, Laure effectue un bilan énergétique, en se basant sur ses observations : un point chaud ou froid, une partie dure ou molle, des yeux qui coulent… Mais également sur les antécédents pathologiques de l’animal.
Vient ensuite la digipression. Pour les organes qui ont besoin de soin, je réalise des points de pression sur certaines zones avec mes doigts. C’est comme de l’acuponcture… sans les aiguilles. Au final, une séance complète dure entre 1 h et 1 h 30 ».
Le cheval et le cavalier
Grâce à ses mains, la praticienne réduit le stress de l’animal, libère des endorphines, permet une meilleure souplesse, une mobilité des articulations et un développement des défenses immunitaires.
C’est très utile de faire des séances de récupération. Surtout pour un athlète. Un cycliste ne pourrait pas finir une course sans avoir de massage à la fin… C’est la même chose pour les chevaux. »
Après deux ans de formation sur les chevaux, Laure s’est lancée, pour un an, dans l’apprentissage du shiatsu humain.
Mon objectif est de pouvoir pratiquer cette philosophie sur le duo cavalier-cheval. Car parfois, quand l’animal a un problème, ça vient directement de l’homme ».
Et est-ce plus facile d’intervenir sur un cheval ou un humain ?
C’est différent car l’animal ne parle pas, donc on doit tout comprendre seul, mais au moins il ne peut pas mentir. Au contraire, l’homme parle, exprime ce qu’il ressent, mais il peut parfois cacher la vérité ».
Ce qui ne facilite donc pas la séance.
Cela dit, parler et comprendre les choses n’est pas un problème pour elle qui travaille depuis 20 ans dans le service communication d’un organisme de protection social.
« Sur la durée »
Le shiatsu est basé sur la médecine traditionnelle chinoise : le médecin était payé tant que le patient était en forme. C’est similaire avec cette pratique : le cheval est suivi environ une fois par trimestre, pour qu’il reste en bonne santé. C’est une médecine de prévention. Cela se pratique sur la durée ».
Chaque saison est propice au soin d’un organe en particulier.
L’été est le moment parfait pour se concentrer sur les poumons. Lorsque ceux-ci ont un problème, il y a une répercussion sur la peau, la toux… À cette saison, on peut en rééquilibrer l’énergie. De cette manière, le cheval ne devrait pas avoir de problèmes lors d’une baisse d’énergie à un autre moment. »
Ce long suivi permet à Laure de constater une nette amélioration chez ses patients.
Ça fait toujours plaisir de voir un beau cheval en pleine santé alors qu’il ne se portait pas très bien, il y a quelques mois de cela ».
Cette passionnée voudrait faire reconnaître le shiatsu comme une médecine à part entière.
Il est souvent comparé à l’ostéopathie, au magnétisme… Mais ce n’est pas la même chose ».
La praticienne exerce dans l’Orne, la Sarthe et à l’ouest de l’Eure et l’Eure-et-Loir. Contact : 06 86 60 01 25.