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Seine-et-Marne. La mémoire de nos anciens combattants risque-t-elle de s’éteindre ?

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<I>Cérémonie au mémorial du dernier convoi </I>

Cérémonie au mémorial du dernier convoi à Saâcy-sur-Marne ©(Archives Association des Anciens combattants)

 » Dans cinq ou six ans, notre section devrait disparaître, faute de repreneur ».

C’est ainsi que Philippe Durand, président de l’association amicale des anciens combattants mutilés et veuves de guerre du canton de La Ferté-sous-Jouarre, voit l’avenir.

Un futur plutôt sombre qui est dû, selon lui, « aux personnes qui ne souhaitent plus s’investir ».

Une disparition progressive

Cette association, comme tant d’autres dans le département, peine aujourd’hui à recruter de nouvelles têtes. Une situation qui se remarque notamment lors des cérémonies,porte-drapeaux et autres membres viennent à manquer.

« Nous avons un rôle important »

Avec le vieillissement inévitable de leurs membres, elles finissent alors par disparaître et emportent avec elles le devoir de mémoire. « Ces associations sont très importantes à nos yeux car elles nous permettent de nous réunir et d’entretenir ce qui ne doit pas être oublié, explique Philippe Durand. Avec nous, c’est tout un travail, très lourd, qui est fait derrière. Nous accompagnons les anciens quand ils sont malades, nous aidons les familles lorsqu’ils décèdent… »

Pour cet ancien combattant, il est important de lancer un cri d’alerte afin que la population réagisse : « Nous avons un rôle important dans la société. Pourtant nous avons l’impression d’être une charge à porter pour certaines municipalités ! Comment demander à la population de s’investir si nous ne sommes pas soutenus ? ! »

Une question d’éducation ?

Daniel Boulvrais, adjoint au maire délégué à la citoyenneté et à la vie patriotique de la ville de Coulommiers, partage la même inquiétude que les anciens combattants.

Lui qui se déplace sur chaque cérémonie organisée se demande si le devoir de mémoire intéresse toujours la population : « Je vois de moins en moins de personnes présentes aux commémorations, alors que les anciens y restent très attachés. La plupart du temps, lorsque des jeunes sont présents, c’est qu’ils sont là dans un cadre scolaire ou qu’ils ont au moins un parent militaire. Rare sont ceux qui viennent d’eux-mêmes ! »

Pour cet élu, tout est une question d’éducation et de transmission des valeurs « Si les parents ne s’intéressent pas au devoir de mémoire, les enfants vont forcément être moins impliqués ! Il faut qu’il y ait plus qu’une simple cérémonie pour intéresser les gens aujourd’hui ! »

« Un danger progressivement oublié »

Gérard Geist, historien, analyse la situation d’une autre manière. « En 75 ans, la société a bien évolué et nous a épargné de nombreux conflits. Cela donne trois générations qui n’ont pas connu la guerre. Il est normal que la peur de la guerre disparaisse doucement et que les dernières générations soient donc désintéressées de ce devoir de mémoire. »

« Il y a urgence »

Selon lui le « danger a été progressivement oublié » et la population occidentale, qui a désormais soif de renouveau « veut tourner la page en gommant son histoire ».

« Pour que les gens s’intéressent à nouveau à la mémoire de leurs anciens, ils doivent s’approprier les événements, précise Gerard Geist. Il y a encore des solutions pour ne pas oublier nos anciens, mais il y a urgence ! »

Lire aussi : Marne. Un week-end de fête à Montmirail


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