
Le magasin Lidl d’Écouis, dans l’Eure a dû réduire sa surface de vente de 580,33 m², après un recours d’une grande surface engagé en 2016. Elle retrouve ainsi le même espace commercial d’avant l’extension réalisée en 2016, soit 840 m². (© L’Impartial)
Depuis quelques jours, les clients de l’enseigne Lidl à Écouis, dans l’Eure, ont pu constater que le magasin procédait à une réorganisation importante de son espace de vente.
Un déménagement qui suscite beaucoup de questions auprès des clients lesquels, contrairement à nous, ont obtenu des réponses de la direction, comme nous le précise Mickaël Morvan, responsable du supermarché, sans vouloir nous en dire davantage.
Nous leur répondons sur ce sujet.
En fait, il s’avère que le discounter escovien est contraint de revenir à sa surface de vente d’avant la rénovation menée en 2016, à savoir 840 m², soit une perte de 580,33 m².
Cette obligation fait suite à une récente décision de justice, concluant un recours engagé par une enseigne concurrente il y a plus de deux ans, avant le lancement des travaux d’extension.
Zone de chalandise contestée
Le motif de ce recours précise que cette enseigne n’a pas été intégrée dans la zone de chalandise définie par le Lidl d’Écouis, contrairement à la réglementation en vigeur.
De fait, « cette zone aurait été définie de manière erronée », d’après la Cour administrative d’appel de Douai qui a tranché sur la question le 29 novembre 2018, soit plus de deux ans après le recours engagés.
Cette décision a été ensuite admise par la Commission nationale d’aménagement commercial (CNAC) le 18 avril 2019 qui, du même coup, a annulé le permis de construire délivré par la mairie d’Écouis pour cette extension, valant autorisation d’aménagement commercial.
Et Patrick Loseille, maire d’Écouis, de nous confirmer :
Lidl doit se mettre en conformité avec le premier permis de construire d’ici la fin du mois de juin et doit donc revenir à sa surface de vente initiale.
Guerre de commerces
La Cour administrative d’appel de Douai notifie également que l’enseigne n’a pas tenu compte, dans ses études, de l’impact de l’extension et de l’attractivité de son nouveau magasin, une fois les aménagements réalisés.
Et le premier magistrat d’Écouis d’ajouter :
Là où je suis très étonné, pourquoi seule cette enseigne concurrente a réagi face à cette extension. À 17 km, vingt minutes de voiture, se trouvent d’autres enseignes comme Carrefour ou Intermarché aux Andelys, des supermarchés situés dans un même rayon mais qui n’ont pas porté de réclamations.
Il semble néanmoins que le groupe Lidl avait été avisé du recours engagés par l’enseigne concurrente avant même de lancer ses travaux d’extension.
Et il n’en aurait pas tenu compte avec tous les risques que cela suppose, dont la contrainte de revenir à sa surface de vente antérieure qui lui est imposée aujourd’hui.
Un magasin pas écolo
Comme il n’aurait pas tenu compte non plus de la législation en matière de protection de l’environnement puisqu’il ets également reproché au Lidl d’Écouis de ne pas avoir eu recours aux énergies renouvelables, de ne pas être doté, à titre d’exemple, de panneaux photovoltaïques ou de toiture végétalisée, dans son nouveau magasin.
De même, aucun emplacement n’a été prévu pour le rechargement électrique des véhicules et l’imperméabilité du parc de stationnement poserait elle aussi problème.
Autant de manquement que Lidl va sans doute s’attacher à réparer dans la perspective de retrouver toute sa surface de vente, comme le pense le maire d’Écouis.
Il semble évident que la direction nationale de Lidl va refaire une demande de permis de construire, au vu des aménagements déjà réalisés. Le magasin englobe de nombreuses petites communes alentour. Ce ne sont pas les mêmes clients ni les mêmes produits qui sont proposés dans les grandes surfaces traditionnelles. Il est évident qu’il y a un vrai besoin.
A l’heure du bouclage de cette édition, nos sollicitations auprès de la société Lidl étaient toujours restées sans réponses.