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Acte 38 des gilets jaunes à Toulouse : des observateurs des pratiques policières "agressés"

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Trois membres de l'Observatoire des pratiques policières dénoncent des "agressions" à leur encontre lors de l'acte 38 des gilets jaunes, qui s'est déroulé samedi 3 août 2019 dans les rues de Toulouse.

Trois membres de l’Observatoire des pratiques policières dénoncent des « agressions » à leur encontre lors de l’acte 38 des gilets jaunes, qui s’est déroulé samedi 3 août 2019 dans les rues de Toulouse. (©Archives Actu Toulouse/David Saint-Sernin)

Samedi 3 août 2019, les gilets jaunes ont manifesté pour le 38e samedi consécutif depuis le début du mouvement le 17 novembre 2018. Une manifestation sous tension qui a rassemblé, selon la préfecture de Haute-Garonne, « plusieurs centaines de personnes », et qui a entraîné « trois blessés légers parmi les forces de l’ordre, des jets de projectiles à l’encontre des forces de l’ordre, de nombreux tags et aucune interpellation ».

Lire aussi : Acte 38 des Gilets Jaunes à Toulouse : des tensions entre manifestants et policiers au centre-ville

Du côté de l’Observatoire des pratiques policières (OPP), collectif créé à Toulouse en 2016 et qui rassemble la Ligue des droits de l’Homme, la Fondation Copernic et le Syndicat des avocats de France, le bilan diffère de celui des pouvoirs publics.

Ils dénoncent un « traitement musclé »

Contrairement à la manifestation des gilets jaunes, dont l’acte 38 n’avait pas été déclarée en préfecture, ces observateurs, bien identifiés par des brassards et des chasubles bleu et jaune, disent déclarer leur présence avant chaque manifestation. Lors de l’acte 38, l’OPP annonce que trois de leurs membres ont été « agressés par les forces de l’ordre ». Ils détaillent : 

Matériel de protection (masques et lunettes) arraché violemment, avec dégradation de celui-ci pour l’un d’entre eux et saisine pour un autre, coups de matraque sur l’épaule, tentative de mise à terre par balayage avec coups et jet à terre de son casque de protection après avoir montré la déclaration de présence de l’observatoire pour le troisième : les membres de l’Observatoire toulousain ont eu droit à un traitement musclé des forces de police rue Saint-Rome, à samedi 3 août à 14h55.

Pas de « menace sur l’intégrité physique des policiers » selon eux

Pascal Gassiot, membre de la Fondation Copernic, est l’un des trois observateurs concernés par les faits, samedi. Il témoigne : 

Arrivé près de la place du Capitole, la commissaire de police a fait des sommations que nous n’avons pas entendues puis ont lancé des grenades lacrymogènes. Avec un collègue, les policiers nous ont sauté dessus devant la vitrine d’un magasin, nous ont arrachés les lunettes de protection en nous reprochant de dissimuler notre visage avant de nous repousser à coups de boucliers. Pourtant, je suis formel : mis à part les invectives habituelles contre les policiers, il n’y a eu à aucun moment de menace sur l’intégrité physique des policiers de la part des manifestants.

Pour cet Observatoire, qui a été présent au cours de 37 des 38 actes des gilets jaunes, « cette agression envers les observateurs s’inscrit dans une longue série démarrée dès le 22 mars 2018 par l’utilisation des gazeuses à main ciblée sur les observateurs présents et qui s’est poursuivi tout au long des manifestations [des gilets jaunes, ndlr] observées par l’OPP depuis lors, avec la grave blessure à la tête infligée à l’un des observateurs le 2 février 2019″.

Un rapport au vitriol publié en avril 2019

En avril 2019, l’Observatoire avait publié un rapport au vitriol contre « une augmentation de la violence, une escalade dans les armements » et dénonçait alors « une dérive dans la doctrine du maintien de l’ordre », à Toulouse. « Depuis la publication de ce rapport, nous sommes soumis à de la pression, nous sommes régulièrement insultés et menacés. Depuis le mois d’avril 2019, quatre camarades de l’Observatoire ont été blessés au cours des manifestations », indique Pascal Gassiot.

Lire aussi : Gilets jaunes. Un observatoire dénonce « l’augmentation des violences policières » à Toulouse

Contactée par Actu Toulouse, la préfecture de Haute-Garonne indique qu’après « les sommations réglementaires, toutes les personnes présentes dans la zone doivent quitter les lieux. Le fait de se maintenir sur les lieux, malgré les sommations et ordres de dispersion, est constitutif d’un délit« .

« Les policiers visés par des outrages toute l’après-midi »

La préfecture rappelle également que « durant toute la durée de la manifestation, les participants n’ont cessé de défier l’arrêté préfectoral en tentant d’accéder à la place du Capitole par toutes les rues y menant. Les policiers ont été visés par des outrages et menaces toute l’après-midi et un projectile – un couvercle de bouche d’égout – a notamment été jeté sur un fonctionnaire, qui a été blessé à la cuisse ».


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