Le prévenu a tiré sur ses voisins à Sommery. Il a été condamné à une peine de prison. (©Le Réveil de Neufchâtel)
Samedi 29 juin 2019, un couple pend la crémaillère de sa maison à Sommery, près de Forges-les-Eaux (Seine-Maritime).
Ils ont invité des amis et certains sont venus avec des enfants. Ils passent une bonne soirée. Ils écoutent de la musique dans le jardin mais à volume raisonnable, selon eux, car ils arrivent à converser sans problème. Il fait nuit et la tablée est éclairée par deux projecteurs.
Tir au plomb sur ses voisins
Vers minuit, un homme sort de son domicile avec son fusil et trois cartouches (billes de plomb). Il s’avance, se couche au sol et pose son arme en direction des voisins. Il est à 64 mètres d’eux, il tire, sans sommation. « C’est un tir fléchant », indique le prévenu qui pratique la chasse. Ce dernier affirme avoir voulu tirer dans la terre.
« Je n’ai pas la volonté de tuer quelqu’un, en aucun cas. Sinon je serai resté debout »,
poursuit celui qui se considère comme un « mauvais tireur » lors de son audition.
Mais pour le procureur l’affaire est grave. Il déclare :
Nous aurions pu avoir un mort, nous pourrions être devant une autre juridiction »
Il poursuit :
Nous avons affaire au sniper de Sommery»
Des blessés parmi les invités
Son tir crée un mouvement de panique chez les convives, adultes et enfants, dont certains sont touchés par le plomb. Trois d’entre eux doivent encore être opérés. Les victimes finissent par le maîtriser : coups de pieds et coups de poing lui sont assénés.
Il est maîtrisé, son arme lui est retirée.
A 1h10, les forces de l’ordre le placent en garde à vue mais celle-ci est interrompue le temps de son hospitalisation. Elle reprend quelques heures plus tard à 12h40.
Celui qui avait 1,79 gramme d’alcool dans le sang, au moment des faits, explique :
C’est vraiment un pétage de plomb dû à l’alcool et aux médicaments».
Une perquisition à son domicile a permis de découvrir trois armes à feu non déclarées. Ces dernières seront détruites.
L’avocate de la partie civile martèle :
Je suis excédée par la non prise de conscience du prévenu »
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Violence sur fond d’alcool
Ce samedi-là, l’homme, en arrêt maladie depuis plusieurs mois suite à un burn-out, avait déjà bu 50 cl de whisky. Il était sous traitement pour son addiction à l’alcool et pour soigner sa dépression sévère. Son avocat fait valoir :
Avant sa dépression, c’était un homme installé, propriétaire et marié, qui vivait normalement»
Le prévenu consulte un addictologue et un psychiatre depuis plusieurs mois. Il explique son geste par un ras-le-bol. Deux chiens, appartenant à d’autres voisins, aboieraient constamment. Il ne supporte plus le bruit. Pourtant, il reconnaît que la vingtaine de convives ne faisait pas de bruit.
Condamné à 30 mois de prison dont 6 mois de sursis
Mercredi 31 juillet 2019, le tribunal a condamné le prévenu, incarcéré à la maison d’arrêt de Rouen depuis les faits, à 30 mois de prison dont 6 mois de sursis avec une mise à l’épreuve et une obligation de soins.
Son permis de chasse lui est retiré et il a interdiction de le repasser avant 5 ans. De même, il a interdiction de posséder une arme à feu pendant 5 ans. La condamnation rejoint les réquisitions du procureur à l’exception de l’interdiction pour 5 ans de paraître dans la commune.