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Seine-et-Marne. Rencontre avec le fondateur des « Fermes de la vie » de Ferrières-en-Brie

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« Je veux que mes petits enfants atteignent l’âge adulte et au train où vont les choses, ce n’est pas gagné, lâche d’emblée Didier Lainard. Quand ils seront grands, le monde dans lequel on vit ne sera plus le même. Il n’y aura plus de pétrole ni d’eau douce, les ressources seront épuisées… Comment fera-t-on à ce moment-là ? »

Cette question lancinante ne quitte plus Didier, à tel point qu’il est passé par une phase de dépression il y a 3 ans. Avec la naissance de ses petites-filles, le besoin de trouver une solution s’est faite urgente et après des mois de réflexion, l’association Les fermes de la vie a vu le jour en janvier dernier.

La collapso-quoi ?

Cet ingénieur à la retraite s’inscrit dans un mouvement qui prend de plus en plus d’ampleur en France : la collapsologie. De l’anglais « to collapse », ce concept renvoie à l’effondrement de notre société industrielle, basée sur des ressources non renouvelables.

Mais au-delà d’un constat alarmiste, les collapsologues – ceux qui étudient cet effondrement à venir – tentent de proposer des modes de vie alternatifs pour survivre une fois les ressources taries.

« J’ai toujours gravité autour de ce sujet. Dans les années 1970, des chercheurs du MIT ont publié un ouvrage Les limites à la croissance. Ils prévoyaient la fin de notre civilisation pour 2030 à coup de graphiques, d’études… Et soulignaient déjà les dangers de la croissance économique et démographique pour la planète et l’humanité. Lorsque je l’ai lu à l’époque, je n’ai pas pris conscience de la catastrophe qui arrivait. Aujourd’hui, c’est mon livre de chevet », confie Didier.

Plus récemment, c’est le succès de l’ouvrage de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes, qui a remis le sujet au centre du débat.

« Face à la fin inéluctable de notre civilisation telle qu’on la connait, il y a deux attitudes : soit on baisse les bras, soit on se révolte. J’ai opté pour la seconde. »

C’est décidé, son association sera un cadre pour des Fermes de la vie, des communautés de 500 personnes réparties sur 1 hectare de terrain à cultiver.

L’objectif ? Atteindre l’autonomie alimentaire avec la permaculture, apprendre à se soigner grâce à des plantes médicinales, former les générations futures…

Pourquoi 500 ? « D’après moi, pour qu’une communauté soit viable il faut réunir des connaissances. Il faut des personnes qui savent produire, enseigner, soigner, fabriquer… avec 500 personnes on peut obtenir ces compétences », justifie le sexagénaire.

A ce jour, aucune ferme n’a été créée. En attendant de réunir assez de monde pour son projet, la quarantaine de bénévoles de l’association n’en est qu’aux balbutiements.

Prochaine étape : l’organisation, dès la rentrée, de conférences publiques afin de sensibiliser et faire grandir le nombre d’aspirants fermiers.

 

Marie-Amélie MARCHAL

@marieam_marchal


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