
Très grosse journée, dimanche 14 juillet 2019 sur les Champs-Elysées. Voici un retour condensé, en images. (©SL / actu Paris)
« Une certaine idée de la France. » Le premier à l’avoir dit, c’est le général De Gaulle en 1965. C’est aussi ce qu’a dit Julie, militante des Gilets jaunes encerclée par des gendarmes alors qu’Emmanuel Macron allait passer à sa hauteur, dimanche 14 juillet 2019 sur les Champs-Élysées. C’est enfin ce qu’a dit Richard, « républicain pour toujours », après avoir applaudi le président de la République. Retour en images sur une journée de feu.
6 h : la flamme du Soldat inconnu
Vers le rond-point de l’Étoile, les avenues sont prêtes à être fermées. Côté Friedland, où le président arrivera à 10h, des sans-abris dorment encore à même le trottoir. Des fêtards rentrent. Une voiture de police barre l’accès à l’Arc de Triomphe. Ailleurs, ce sont des gendarmes. Au milieu, la flamme de la tombe du Soldat inconnu brûle. Un symbole fort, 100 ans après le défilé de la Victoire qui honorait les gueules cassées de 14-18.

Vive chaque jour de l’année, la flamme qui brûle sur la tombe du Soldat inconnu prend toute sa dimension lors des grandes cérémonies. (©SL / actu Paris)
7 h : l’énergie de la patience
Être arrivé très tôt, avoir une bonne place, beurrer son sandwich… et devoir partir. Une famille d’Ardèche et des dizaines d’autres futurs spectateurs du défilé militaire ont vécu ce désagrément. « Petit problème », livre un gendarme qui interdit l’accès à l’avenue. « Comme un samedi », souffle une deuxième. « Les Gilets jaunes », dit enfin un troisième. L’avenue vérifiée, les spectateurs ont pu revenir, non sans avoir été fouillés et palpés.

Aucun de ceux déjà arrivés sur les Champs-Elysées ne pensait perdre sa place. Les contrôles de sécurité étaient drastiques. (©SL / actu Paris)
8 h : un défilé qui a du chien
Fouiller, c’est le travail de Gerex, chien du 132e bataillon cynophile, basé dans la Marne. Il surveille un dépôt de munitions avec son maître-chien, l’adjudant-chef Steevy. « Sa mission, c’est la détection de personne », nous explique-t-il à deux heures de leur premier défilé. Mais pas de souci, « un chien n’est jamais stressé », sourit Steevy, engagé depuis 23 ans. À six ans, Gerex est à deux ans de la retraite, qu’il passera avec son maître.
9 h : la fierté dans les yeux
Elle n’a pas eu le temps de nous dire comment elle s’appelait, ni comment s’appelait son petit-fils. Mais cette dame accrochée aux barrières qui séparaient le public du défilé avait de la fierté à revendre. « Mon petit-fils est Polytechnicien, il défile aujourd’hui, juste-là ! » s’est-elle enthousiasmée en montrant ses rangs du doigt.

Si on n’en sait pas plus sur l’histoire de cette dame et de son petit-fils, c’est pour une raison très simple : elle préférait parler à Nelson Montfort… (©SL / actu Paris)
10 h : les braises de la « résistance »
Ils sont toujours moins nombreux dans les rues, mais ils sont venus de Seine-Maritime, de Seine-et-Marne du Doubs… Des dizaines de Gilets jaunes en habits non fluo se sont glissés parmi les spectateurs du défilé.
À 10 heures, au passage d’Emmanuel Macron, ils l’ont très copieusement sifflé, masquant le clap-clap timide des applaudissements du premier rang. Certains groupes ont été extraits du public pour être interpellés.
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#14Juillet 🇨🇵 #ChampsElysees : Emmanuel Macron a été sifflé par les #GiletsJaunes lors de son passage avec la garde républicaine. pic.twitter.com/c6NF2HbYPj
— actu Paris (@actufrparis) July 14, 2019
11 h : la flamme patriotique
La Patrouille de France a ouvert le défilé, suivie par 67 avions, dont 49 de l’Armée de l’air. Juste avant la fin du défilé, ce sont les 40 hélicoptères – majoritairement de l’Armée de terre, qui ont pris place dans le ciel. Au sol, ils ont été accompagnés par les motards de la police, tandis que la garde républicaine suivait, puis les chars.
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#14Juillet 🇨🇵 #ChampsElysees : la garde républicaine en fanfare, pour clore ce défilé militaire. pic.twitter.com/t7tfVWEYDp
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Les véhicules motorisés lourds de l’Armée de terre ont clos le défilé. (©SL / actu Paris)
15 h : ça brûle sur les Champs-Elysées
Les tensions ont éclaté en début d’après-midi, après le défilé. Pour la première fois depuis le 16 mars et les dernières violences de Gilets jaunes sur l’avenue, elle était interdite.
Les manifestants ne s’y sont pas trompés, dimanche après-midi, et sont allés un faire « un petit tour ». Les barrières du matin ont été décrochées pour servir de barricade tout au long de l’avenue. Des toilettes portatives ont été brûlées.
Selon la préfecture de police, le bilan à 18 heures sur toute la journée était de 180 interpellations.
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#14Juillet 🇨🇵 #ChampsElysees : grosse salve de lacrymos alors que les pompiers éteignent le feu allumé par les #GiletsJaunes. pic.twitter.com/6aMi6q1rLU
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Des Gilets jaunes ont déclenché des incendies et installé des barricades sur l’avenue des Champs-Elysées, dimanche 14 juillet 2019. (©SL / actu Paris)
18 h : chasser les mauvais souvenirs
Les heurts de ce dimanche 14 juillet était sans commune mesure avec les violences du 24 novembre, des 1er et 8 décembre ou du 16 mars. Mais cette dernière a marqué les esprits au Fouquet’s.
L’enseigne avait été partiellement brûlée et pillée lors de l’acte XVIII des Gilets jaunes. Pas de risques, donc, pour son dimanche de réouverture : le restaurant s’est barricadé en fin d’après-midi.
#14Juillet 🇨🇵 #ChampsElysees : le Fouquet’s se barricade. Ce soir, une victoire de l’#Algerie en demi-finale de la #CAN2019 fait redouter de nouveaux débordements. pic.twitter.com/9X140VF9zA
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En milieu d’après-midi, des CRS s’étaient postés devant le célèbre restaurant. (©SL / actu Paris)
23 h : l’embrasement de la Tour Eiffel
La Dame de fer, ce n’est pas tout à fait les Champs-Élysées, soit. Mais c’est vers elle que se sont tournés les regards, le temps d’un feu d’artifice, alors que les forces de l’ordre avaient terminé de pacifier « la plus belle avenue du monde » vantée par le préfet de police Didier Lallement.
Vers 23h10, le traditionnel feu a été tiré. Nous avons subjectivement sélectionné trois belles bleues : des cœurs, des toupies et du bleu blanc rouge.
Voici un condensé totalement subjectif de ce que nous avons préféré du #feudartifice du #14Juillet : les ❤️, les 🌀 et les 🇨🇵. pic.twitter.com/Hx4jVEqhpF
— actu Paris (@actufrparis) 15 juillet 2019
Minuit : l’embrasement de l’Arc de Triomphe
Klaxons, drapeaux, feu d’artifice… Les supporters de l’Algérie ont déferlé sur la célèbre avenue et son arche pour célébrer la qualification en finale de la Coupe d’Afrique des Nations de leurs joueurs.
Chants et danses étaient au rendez-vous, au milieu des voitures et scooters, entre les nombreuses scènes de liesse.
#ALGNIG 🇩🇿 #ChampsElysees : des fumigènes craqués en pagaille, les supporters algériens dansent et chantent. pic.twitter.com/OFgKWTNPDS
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2 h : la fête dérape
Un projectile, puis un deuxième, jusqu’au tir tendu de mortier d’artifice. C’est ainsi que les hostilités ont été déclenchées, en marge de la célébration de la victoire de l’Algérie, sur les Champs-Élysées.
Les forces de l’ordre ont répondu à coups de grenades lacrymogènes, créant des nuages irrespirables. Des heurts intenses mais sporadiques ont émaillé la soirée, jusqu’à un relatif retour au calme vers trois heures du matin, après l’interpellation de 25 personnes.
#ALGNIG 🇩🇿 #ChampsElysees : le rond-point de l'étoile est aspergé de gaz lacrymogène. Une partie des supporters a fui en courant dans les rues adjacentes. pic.twitter.com/vgAAstmpTP
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