
Maxime Bossis, grand nom du football français, rejoint le projet « humble mais ambitieux » de l’USON Mondeville. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
« Il fallait brûler complètement pour renaître de ses cendres. » Claude Ghérardi a le sens de la formule. Quand il évoque le chemin parcouru pour remettre à flot un club au bord du dépôt de bilan il y a un an, le président de l’USON Mondeville en use avec gourmandise. « Comme disait Mark Twain, ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait. »
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Une société en parallèle de l’association
L’été dernier, des emprunts bancaires avaient permis d’éviter le pire à un club néanmoins rétrogradé administrativement en Régional 1. « Personne ne mesure l’épreuve qu’on vient de vivre », insiste encore Claude Ghérardi. Puisque ce qui ne tue pas rend plus fort, d’après Nietzsche cette fois, Mondeville s’est relevé et aborde l’avenir avec « patience, humilité et ambition ». Le club a ressorti des cartons le projet qu’il avait écrit en juin 2016.
L’objectif est de créer une société satellite de l’association. Cette société doit apporter des moyens à l’association pour que le club puisse passer un cap. Il y a un énorme potentiel économique.
Organisé dans un modèle proche de celui des clubs pros, où le secteur amateur est régi par l’association et la section pro gérée par une société, Mondeville entend générer de nouvelles sources de financement. Les sponsors deviendront ainsi des actionnaires.
On doit innover parce que les business model évoluent. Je n’ai pas l’impression qu’on invente grand-chose. On fait un assemblage de choses qui existent. Quand on est une association de plusieurs centaines de milliers d’euros de budget, on est une entreprise et on doit se comporter comme telle.

Photo de famille à Mondeville à la veille du Trophée des Normands entre Caen et Le Havre. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
Maxime Bossis comme conseiller et VRP
Le modèle est toutefois rare dans le milieu amateur. Surtout, il s’accompagne d’un autre paramètre. L’USONM mènera ce projet avec un homme bien connu du football français, un sexagénaire aux 76 sélections en équipe de France et 634 matchs professionnels. Maxime Bossis, champion d’Europe en 1984, s’associe au développement mondevillais.
On peut penser que je suis un parachuté mais ce n’est pas vraiment le cas. Claude Ghérardi et moi sommes tous les deux Vendéens d’origine. On se connaît depuis longtemps. J’espère que je vais aider le club à avancer dans le bon sens. Il y a un vrai potentiel ici.
Consultant pour la télévision depuis 20 ans, Maxime Bossis a aussi œuvré dans les relations publiques. Il arrive à Mondeville comme conseiller avec la ferme intention de s’engager sur du long terme. L’ancien défenseur central fera aussi figure de VRP de marque pour l’USONM dans sa volonté d’augmenter son capital.
Créer « une sorte de centre de formation »
Des fonds, pour quoi faire ? Pas pour monter en National 3 puis en National 2, assurent les dirigeants mondevillais avec force. Mondeville, dont l’association ne versera pas un centime à Maxime Bossis, veut plus que jamais miser sur la formation. Laurent Glaize, manager général, est très clair.
On veut développer une sorte de centre de formation. On ne se prend pas pour le Stade Malherbe mais on pense qu’on peut mettre des choses en place juste en-dessous. On a envie de faire un beau club amateur formateur.

Julien Toudic et les Mondevillais présenteront une belle équipe la saison prochaine en R1. (©Sport à Caen)
« On veut être le club formateur qui va respecter les enfants, poursuit Claude Ghérardi. D’abord l’humain, cela donnera ensuite des résultats. » Benjamin Morel, « revenu au club pour le projet » comme joueur et éducateur, ne cache toutefois pas son envie : « pourquoi pas essayer de remonter en N3. Le club n’a rien à faire en R1. » L’USONM, qui a aussi faire revenir Florian Suzanne et Teddy Gaudiche, aura des arguments en haut de la pyramide sportive.
Mais pour l’heure, sa priorité est ailleurs. Sans pression. « C’est un projet sur cinq à dix ans, soutient Claude Gherardi. On veut prendre notre temps pour faire quelque chose de solide. » Mondeville espère renaître de ses cendres en plus grand…