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Coup de couteau à Quimper : 5 ans ferme

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L'agression au couteau a été commise le 14 avril 2018, rue de Brest à Quimper. Photo d'illustration.

L’agression au couteau a été commise le 14 avril 2018, rue de Brest à Quimper. Photo d’illustration. (©Adobe Stock)

Drôle d’audience, vendredi 12 juillet 2019, au tribunal correctionnel de Quimper (Finistère). Un homme de 35 ans était jugé pour des violences aggravées. 

Les faits remontent au 14 avril 2018. Il est environ 2 h 30 du matin quand un groupe de quatre amis se dirige vers le bar de nuit, situé au bout de la route de Brest à Quimper. Ils sont rue Luzel quand ils croisent la route du prévenu. Ce dernier a beaucoup bu.

Quelques insultes sont échangées. Mais les jeunes gens continuent leur chemin lorsque l’individu les rattrape. Une échauffourée éclate. La victime, un homme de 22 ans, reçoit alors un coup de couteau au thorax. Il est d’abord transporté aux urgences du centre hospitalier de Quimper puis transféré au CHU de Brest, en raison de son état préoccupant.

« La pointe du couteau a touché le cœur »

Son avocate, Me Régine Le Goff, précise :

La pointe du couteau lui a tout de même touché le coeur. Au-delà des 30 jours d’interruption temporaire de travail qui lui ont été signifiés, mon client a aujourd’hui une grande cicatrice sur le corps et n’ose pas se mettre en maillot de bain. Les séquelles ne sont pas seulement physiques, elles sont aussi psychologiques.

Dans le box des accusés, le prévenu répète qu’il n’est pas à l’origine de la bagarre. « Je ne les ai pas cherchés. Ce sont eux qui m’ont insulté et frappé. »

Durant l’enquête de police, sa version est mise à mal par les trois amis de la victime. Mais aussi un témoin. Lors de son procès, ce vendredi, le prévenu semblait un peu perdu et n’a pas donné davantage d’explication. 

Cannabis à 10 ans et machette

Son parcours ? Des parents séparés quand il avait 10 ans. Un père, alcoolique, violent qui battait son épouse. La présidente du tribunal, Fabienne Clément, interroge aussi le prévenu sur ses deux enfants de 6 et 8 ans, sur sa femme décédée de maladie. « Vos enfants, ils sont placés. Vous les voyez ? » La réponse est non. « Pourquoi ? », questionne la magistrate. « Je ne sais pas. » 

Fabienne Clément poursuit par la lecture de l’examen psychiatrique du prévenu. Deux épisodes interpellent : il est noté que sa consommation de cannabis a démarré quand il avait 10 ans. Bien plus tard, il y a aussi cette histoire de la machette. L’individu bredouille :

Cette machette, c’était un cadeau pour ma femme. Je me suis blessé à la main tout seul, c’était un accident, une mauvaise manipulation.

Il ressort enfin qu’il est souvent impliqué dans des bagarres. Son casier judiciaire fait état de de deux mentions pour outrage et rébellion, une pour violences sur sa conjointe et menaces de mort.

« Personnalité borderline »

Pour le procureur, Dominique Tailhardat, « la personnalité de cet homme est borderline et il sera dangereux jusqu’à la fin de ses jours ». Il ne croit pas à sa version des faits. « C’est lui qui est à l’origine de la bagarre cette nuit-là et aujourd’hui, il continue à essayer de se faire passer pour la victime. » Sept ans de prison sont requis. 

Pour Me Elise Maillot, l’avocate du prévenu, soutient que son client « n’est pas malhonnête mais il a sa propre vérité. Il est incapable de reconnaître sa responsabilité ». Depuis sa mise en détention en avril 2018, elle rappelle ses séjours réguliers en hôpital psychiatrique. 

Le tribunal tranche : 5 ans de prison ferme. L’homme est également condamné à verser 7 000 euros à la victime. 


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